Tour de France Anis Azli @LeBucketMan
Chers amis,
Une histoire : il nous a donnés rendez-vous un samedi matin à 7 heures à Notre Dame; par ce jour d’hiver, il fait froid, le soleil se lève à peine. Il nous a conviés, sa famille, quelques amis et son cancérologue pour donner le départ de son tour de France à vélo.
Mais le début de l’histoire c’est 2012, Anis montre à sa maman des « boules » qui poussent dans son cou. Son Papa qui travaille dans la recherche pharmaceutique fait tout de suite le diagnostic et m’appelle. Et oui, c’est un cancer, une maladie de Hodgkin précisément, c’est un cancer du système lymphatique.
Le traitement va commencer rapidement : chimiothérapie, radiothérapie et Anis qui avait à l’époque 22 ans plonge dans le monde des traitements dures : vomissements, fatigue, perte des cheveux …
Il va en sortir vainqueur, avec une envie de vivre décuplée. Et pour lui la vie c’est le sport et notamment le vélo.
Alors 10 ans après il a décidé de fêter ça, une idée folle : quitter son travail pour un tour de France à vélo, seul, son parcours est de 3000 km, en forme de cœur pour symboliser son amour de la vie, son bonheur d’être là, et remercier aussi le système médical français, sa famille, ses amis qui l’ont entouré et l’équipe médicale qui l’a soigné.
Ce matin à Notre Dame nous sommes donc venus pour honorer ce jeune homme qui veut crier sa joie de vivre et sa reconnaissance.
C’est un exemple pour nous tous, pour tous les patients confrontés à cette terrible épreuve. Prouver qu’on peut y arriver et réaliser cet exploit APRES, car il y aura un après pour tous ceux qui vont guérir grâce aux traitements, ces traitements qui ne cessent de progresser grâce à la recherche.
Alors Anis a ouvert une cagnotte : pour l’Institut Curie où sa grand-mère qu’il adorait était soignée (et ce soir il ira poser des fleurs sur sa tombe) et pour l’ARETASC, association de recherche contre le cancer que j’ai fondée il y a 35 ans.
Alors merci Anis, merci pour tout, merci pour l’exemple, pour ce que tu es, ce que tu fais, merci de rappeler au cancérologue que je suis depuis tant d’années, confronté encore trop souvent à l’échec et à la mort, qu’il faut continuer le combat, combat qu’on gagnera définitivement un jour, grâce au travail et à la recherche, bref à l’effort.
Bonne route, on va te suivre sur les réseaux sociaux.
On se retrouve pour ton retour, probablement en avril, à Notre Dame, mais s’il te plait… pas un samedi à 7 heures du matin !